lundi 24 novembre 2008

Le 04 décembre au club 3.0 ?

Le 04 décembre à 19h45, le club 3.0 change de lieu (FIORI, Paris 15) et a le plaisir de recevoir Frédéric Bartoli, Directeur général de Lagardère Digital France. HEC de formation, fondateur d'Infobebes.com en 2000, premier site dédié à la famille, Frédéric Bartoli a pris la direction de Lagardère Digital France, filiale du groupe média Lagardère dans laquelle on retrouve les grands portails du web francophone (Elle.fr, tele7.fr, premiere.fr, public.fr, Europe1.fr etc.).

- Accueil & Networking : 19h45
- Débat : 20h15
- Dîner : 21h45

On vous attend nombreux !

FIORI (métro Balard/Javel)
52-56 rue Balard
75015 Paris
Confirmation troispointzero[@]yahoo.fr

dimanche 9 novembre 2008

Le 30 octobre, l'open space : le compte rendu de Vincent



Le 30 octobre, le club 3.0 a accueilli un duo d'écrivains trentenaires talentueux : Alexandre des Isnards et Thomas Zuber, co-auteurs d'un livre polémique à succès (11000 exemplaires déjà vendus), "L'Open Space m'a tuer".
Il s'agit d'une description au vitriol de la vie quotidienne des cadres dans le monde de l'entreprise moderne, à mi-chemin entre pamphlet et comédie douce-amère.



Comment leur est venue cette idée ?

Tout naturellement : un jour, un cadre de leur entreprise a démissionné, laissant comme "testament" un email envoyé à tous, sous la forme d'un quizz satirique sur les raisons de son départ, pointant ainsi les nombreux travers de l'ambiance de travail. Ce quizz a été reçu par l'ensemble de ses collègues comme un acte de courage, et l'idée a alors germé dans les esprits observateurs et malicieux d'Alexandre et de Thomas. Et si nous allions plus loin ? Si nous racontions les choses telles qu'elles sont ? Nous, les cadres bien payés, qui tirons notre épingle du jeu, n'aurions-nous donc le droit que de nous taire ? Il s'agit bien là d'un acte révolutionnaire : revendiquer le droit à la parole, malgré le statut social, oser braver l'accusation de cracher dans la soupe, ne pas avoir peur de dire la vérité, fusse au prix de passer pour des traîtres... Car Alexandre et Thomas n'ont pas claqué la porte; ils veulent continuer à travailler, tout en gardant leur liberté de parole, à l'instar d'un Beigbeder qui a pu écrire "99F" et continuer malgré tout à travailler dans la pub... ou du moins dans des univers proches.



Quel est le propos du livre ? Est-il un brûlot, une satire, ou juste un divertissement ? Jugez-en donc par vous-même :
Alexandre et Thomas nous racontent, à l'aide d'un grand nombre d'anecdotes tirées de leur vécu, que dans le monde des cadres, des consultants, et même des dirigeants, le bonheur est forcé : il faut toujours avoir l'air heureux de mettre son énergie au service de cette grande et belle entreprise, quand bien même on aurait pas de visibilité sur la finalité de son travail... Le tutoiement est de rigueur, il faut s'appeler par son prénom, supporter que des gens qui ne vous connaissent pas s'extasient que vous ayez passé un "week-end génial", sinon, vous aurez commis un crime de lèse-"positive attitude" (le nom d'un des chapitres du livre), crime punissable de mort sociale au sein de l'open-space !



Mais ne pourrait-on pas imaginer que ces consultants (mot qui impressionne toujours la petite famille, même si on serait bien en peine de définir ce qui ce cache derrière) ont des responsabilités exaltantes, un travail complexe, enrichissant et fascinant ? A vrai dire, pas tant que cela : réconcilier des chiffres sur un tableau Excel, ou décliner la propagande de l'entreprise dans des présentations Powerpoint, n'enthousiasme guère nos cadres ; au contraire, il semblerait même qu'ils n'osent répondre à la question "qu'as-tu fait aujourd'hui ?" le soir en rentrant à la maison, tellement leurs missions leur semblent vide de sens. On ne compte plus les cadres qui sont shootés aux antidépresseurs pour trouver la force de se lever le matin... Il subissent une pression énorme, "le client le veut pour hier", on s'envoie des messages marqués "ttu" pour "très très urgent", mais on ne se parle plus, on ne prend pas de recul, on n'a plus le temps.

Les nouvelles méthodes de management sont-elles performantes pour résoudre le blues du cadre au travail ? Rien n'est moins sûr :


Les cadres ne sont plus dupes, comme dans les années 80, de l'étalage des valeurs d'entreprise comme facteur de motivation. Prenant acte de ce fait, les grandes entreprises, d'ailleurs, n'essaient même plus de faire semblant : elles préfère prêcher des concepts très généraux qui en appellent à l'individualisme de ses employés : "nous allons maximiser votre énergie" est l'un de ses nouveaux slogans ; ce qui participe de ce concept de "société-école" cher aux grands cabinets de conseil : "formez-vous chez nous, et dans 3 ans, tout le monde voudra vous embaucher !"

On a bien essayé le "management participatif" : Plutôt que d'avoir un chef tyrannique qui mène son monde à la baguette, bienvenu au chef débonnaire qui vous dit affectueusement : "c'est toi le chef de projet, c'est toi qui sais, je te fais confiance, tu as carte blanche !". Mais il ne faut pas être naïf, les dés sont alors pipés. Le budget fixé à l'avance, les marges de manoeuvre quasi-inexistantes, et garde à celui qui ose s'en plaindre et remonter la vérité...

On vante l'esprit d'équipe, mais pourtant ce ne sont pas des équipes que l'on évalue, mais bel et bien des individus, que l'on a donc mis en concurrence féroce les uns avec les autres.

On a enfin introduit la notion de "client interne" : chaque département est client d'un autre et donc s'efforce de le satisfaire, sans pouvoir mettre en cause le fait que ses exigences aient un sens pour le business ou non... notion qui s'est donc révélée peu efficace !




Et l'Open-Space, dans tout ça ?


Après tout, c'était le titre du livre, qui fait un clin d'oeil à un fait divers fameux.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que nos auteurs ne sont pas fans de l'open space : au nom d'une fausse convivialité, on gomme toute tranquillité : si je veux m'isoler quelques heures pour réfléchir à tête reposée sur un document, je passe pour asocial ! Le summum semble avoir été atteint dans une entreprise où le "manager" avait insisté pour être au centre de l'open-space dans une cage en verre plutôt que seul en haut de la tour, malgré les problèmes évidents de confidentialité. Alexandre et Thomas ont comparé cette situation à la visite d'un zoo...



Qu'en est-il de la fameuse "quête du sens", celle-là même qui a été évoquée un temps par les patrons d'une grande chaîne de télévision ?

Le débat s'est alors engagé avec la salle. Est-il possible de redonner du sens au travail ? Les gens ne crée-t-ils pas eux-même leurs propres réseaux ? A voir, il suffit de lire "Fesse-Book", l'un des chapitres du livre, qui montre la superficialité du fameux site de "networking" et ses dangers....

Peut-être le plus terrifiant, dans l'histoire, c'est que l'on démontre une fois de plus que le système est très doué pour intégrer sa propre critique : nos amis auteurs ont été globalement bien reçus par les médias, et Laurence Parisot, la patronne des patrons, très au fait des problématiques du monde du travail, leur a donné la réplique chez Ardisson. A FT, on a même organisé un pot pour fêter la sortie du livre !



Veulent-ils, nos auteurs, devenir syndicalistes ?

Non, car les syndicats, des ouvriers comme des cadres, sont très peu représentatifs, et être syndiqué donne l'image d'être inutilement contestataire. Mieux vaut continuer d'encourager le débat et la libre parole de ceux qui sont dans le système.



Alors, que faire ?


Pour faire le lien avec la crise financière, on peut rappeler que certaines grandes entreprises ne sont plus ce qu'elles étaient : HP, par exemple, il n'y a pas si longtemps encore, avait le "HP way" qui faisait que les ingénieurs ne comptaient pas leurs heures, avaient les yeux qui brillaient lorsqu'ils parlaient de leur travail, et se sentaient en harmonie avec les valeurs d'excellence de l'entreprise; depuis que le management est exclusivement financier et vise le court terme, que le "middle management" a disparu, qu'il n'existe plus que deux classes de personnes, les dirigeants qui encaissent tous les bonus et la "piétaille" pour qui le travail est devenu juste alimentaire, on a l'impression que l'entreprise s'est tiré une balle dans le pied, que même les "jobs" les plus qualifiés sont partis en Chine, et que même le PDG est jetable !



Faut-il donc revenir au capitalisme industriel des années 60s ?

Alexandre et Thomas sont dubitatifs, le paternalisme n'est pas non plus leur idéal. En revanche, l'idée de la fin des grandes "corporations", et l'avènement des "freelance", des "électrons libres" qui mettent en commun leurs compétences spécifiques sur un projet donné, leur semble une idée pleine d'avenir !

Sur le chapitre des comparaisons avec leurs prédécesseurs, Alexandre et Thomas récusent l'analogie avec "Bonjour Paresse", qui selon eux va plus dans le sens du dénigrement de la valeur travail, à laquelle ils souscrivent malgré les difficultés, que dans celui d'une revalorisation du sens de ce travail; ils reconnaissent en revanche un maître en "Dilbert" de Scott Adams...

David ose ironiquement la question finale : " Que ferez-vous dans 5 ans ?" Nos auteurs partent d'un éclat de rire : "c'est la question bateau d'en entretien de ressources humaines.... on a vraiment envie de hurler : je n'en sais fichtrement rien, et c'est une question idiote !".



Finir sur un espoir ?

Une chose toute bête m'a touché à la fin de cette soirée : nos auteurs, qui dédicaçaient leur livre, ont mis un point d'honneur à ne pas écrire des phrases banales toutes faites, mais de prendre le temps de trouver un mot gentil pour chacun, en fonction de ses interventions dans la soirée, sa personnalité, ses projets.... Leur modeste mais hautement symbolique contribution à la lutte contre l'individualisme, la superficialité et le conformisme ambiants. Bravo et merci Alexandre et Thomas ! Vous nous laissez le monde de l'entreprise pas tout à fait dans l'état où nous l'avons trouvé...




Vincent Weber, club 3.0

samedi 8 novembre 2008

14 novembre les Matinales 3.0 #1

Pour cette grande première des matinales, le club 3.0 est ravi de recevoir Fabrice Ramelli, directeur executif - Lehman Brothers France (aujourd'hui Nomura, suite au rachat). Sous la forme d'un petit déjeuner, nous échangerons avec Fabrice Ramelli pendant plus de 45 minutes sur la crise économique dans le monde, la faillite de Lehman Brothers vue de l'intérieur et son avis sur les conséquences de la crise sur le secteur financier en particulier. Notre partenaire Audit & Solutions est très heureux de recevoir le club 3.0 pour les Matinales dans ses locaux. Chaque évènement est limité à 20 places maximum, merci de confirmer (confirmation obligatoire) votre présence à l'adresse suivante : troispointzero[at]yahoo.fr. 8h chez Audit & Solutions, métro Madeleine